Lire plus... Quel équipement photographique choisir ?
Quel équipement photographique choisir ?
Par Jacques Rigaud
Il s’agissait d’un kit d’entrée de gamme : un boîtier de 18 Mpix et de son classique objectif 18-55mm à ouverture glissante f:3,5-5,6.
Cet ami pratique essentiellement la photo lors de ses (nombreux et lointains) voyages : paysages, scènes de rue, et intérieurs de monuments. C’est dans ce dernier cas que la faible aptitude de son appareil à « monter dans les Isos » (dès 800 Isos, le bruit numérique est difficile à gérer) l’amenait à envisager de changer d’abord de boîtier.
Cette conversation m’a inspiré un article dont nous développerons le contenu au fil des Newsletters à venir. Il vise à aider à choisir le bon objectif pour l’usage le mieux adapté à ses besoins, pour autant que ceux-ci soient clairement identifiés. C’est important, car, généralement, objectif de très bonne qualité rime avec budget conséquent.
L’objectif : une pièce d’importance.
Commençons par une lapalissade : un appareil photo c’est un boîtier et un objectif !
Un bon appareil photo ne sert à rien si l’objectif n’est pas en mesure de produire des images nettes, détaillées (le fameux « piqué ») et exemptes d’aberrations chromatiques.
L’avantage avec les reflex et les hybrides est qu’il est possible de changer les objectifs, ce qui n’est pas le cas des compacts qui contraignent à composer avec la pièce fixée à l’appareil photo.
Toutefois, toutes les marques ne peuvent pas se combiner entre elles en raison de leur système de fixation, des connexions électriques et l’épaisseur des appareils (tirage optique). Il faut également que le champ lumineux transmis par l’objectif couvre la surface du capteur.
En conséquence, dans chaque marque, on trouve des désignations différentes suivant la compatibilité du format 24x36 ou APS-C (EF et EF-S chez Canon, FX et DX chez Nikon, DG et DC chez Sigma, Di et DiII chez Tamron).
Un objectif se définit d’abord par sa focale, exprimée en millimètres. Cette valeur indique l’angle embrassé par l’optique : plus elle est élevée et plus cet angle est fermé.
Toutefois la taille du capteur à son importance dans le rapport focale/champ de couverture de l’objectif. On ramène toujours l’indication au format 24x36. Un objectif 50mm Canon monté sur un boîtier APS-C deviendra l’équivalent d’un 80 mm (50x1.6, le coefficient de focale ou « crop ») et 75 mm chez Nikon (crop 1,5). Ces coefficients correspondent au rapport des diagonales des 2 types de capteurs (un capteur 24x36 à une diagonale de 43.6 et celle d’un APS-C Nikon 28.20, soit un rapport de 1.5). Je renvoie les matheux au théorème de Pythagore d²=L²+l²…
Ci-dessous simulation de l’angle de champ couvert par différentes focales.
Tordons le cou à une idée reçue : il y a quelques dizaines d’années l’objectif le plus vendu était le 50mm (f :1.8 ou :1.7). Cet objectif est depuis considéré comme « focale normale » ou « standard ». Une légende perpétue l’idée qu’un 50mm voit comme l’œil humain ! Or un humain dispose de deux yeux et la vision monoculaire de l’objectif n’a rien de naturel. De plus quand on ferme un œil, la zone d « impression induite » embrasse un angle de 100° en horizontal et 85° en vertical… loin des 40° et 27° d’un 50mm en 24x36 ! De plus l’œil humain utilise une perspective qui ne dépend que du point de vue, c’est-à-dire de la distance au sujet. Il n’y a là aucune focale ni notion d’angle de champ !
Finalement, la focale 50mm est simplement la dimension la plus proche de la diagonale du capteur 24x36 (43,6 mm). Elle a l’avantage d’avoir posé une référence : elle constitue la frontière entre les « Grands Angles » et les « Longues Focales ». Et si le 50mm était l’objectif fétiche de Cartier-Bresson d’autres reporters utilisaient le 35mm comme standard et les portraitistes le 85mm. Il n’y a pas de norme en photographie…
Qu’est-ce qu’un Grand-Angle ?
Nous répondrons à cette interrogation dans la prochaine Newsletter … Soyez donc fidèles.
Jacques Rigaud
L'atelier de Patrick..........
.